TIKIT Histoires courtes pour piano et  batterie.

 

JAZZ MAGAZINE N° 562

Sous un titre palindromique, dix-neuf pièces dont la plupart n'excèdent pas les fatidiques trois minutes d'un 78-tours.

C'est assez dire la densité de chacune : toute prolixité en est bannie. Il s'agit d'aller à l'essentiel, de définir en quelques notes une couleur et un climat. Ce qui implique une précision d'entomologiste et une entente qui n'autorise pas le moindre écart. A ce jeu, Goualch et Agulhon sont passés maîtres. L'un et l'autre ont fait leurs preuves dans d'autres contextes. Leur rencontre dans cette formule minimaliste fait ressortir leurs qualités intrinsèques : imagination du pianiste, sens de la nuance chez le batteur. D'autant que la thématique, originale à l'exception de Giant Steps, est assez variée pour éviter toute uniformité et l'ennui qui en découle d'ordinaire. On se délecte donc d'un bout à l'autre à l'écoute de ces histoires courtes dont les chutes, parfois insolites, ne sont pas sens évoquer l'art elliptique du haïku. Jacques Aboucaya (septembre 2005)

PROGRESSIA.net  ? LES DISQUES QUI CHANGENT LA MUSIQUE

Tikit est le projet de Frank Agulhon (batterie) et Pierre-Alain Goualch (piano), tous deux jazzmen français. L'idée part du principe d'écrire des « histoires courtes pour piano et batterie » : dix-neuf petites pièces de une à trois minutes permettant de faire un pas de plus dans l'univers créatif de deux musiciens aux énergies affirmées. Tout le monde a son « Tikit » ? Alors en route ...

Au début, on pense jazz. On avance puis on pense improvisation, pour en arriver à la conclusion qu'on marche sur les plates bandes des deux tout simplement. L'ambiance générale mêle mystère, gaieté et nostalgie, des éléments que la musique tend à générer. L'alliance des sonorités délicates et parfois dissonantes du piano à celles d'une batterie claquante en perpétuel mouvement, à la limite de l'hystérie, fait retrouver des sensations jusqu'à présent oubliées dans les amas sonores de formations généralement plus étoffées en matière d'effectifs. Tikit aborde la musique comme un jeu de construction, où mettre des clefs dans un piano permet de modifier une note, un accord, où ne partir de nul part permet de créer des tensions, des climats particuliers, des échanges de timbres ou de rythmes, pour laisser l'auditeur se faire son histoire.
Frank Agulhon et Pierre-Alain Goualch sont deux excellents musiciens qui le démontrent humblement en développant chacun un jeu fin, emprunt de délicatesse sur « A Better World » mais aussi de furie sur « NQMPNC » ou bien « In Fine Veritas », morceau qui conclut le disque. Les deux musiciens rapprochent leurs pratiques instrumentales, pour le piano affirmant son coté mélodique en y ajoutant une force dans l'attaque des touches et pour la batterie en insistant sur son coté percussif mais en n'oubliant pas de jouer sur les nombreux timbres qui la composent.
Les deux amis se sont bien trouvés et cette complicité se ressent si fortement que le doute s'installe parfois quant à la réelle improvisation sur certains morceaux. Notons que l'apport modéré du Fender Rhodes fait son petit effet et que l'originalité de la reprise du « Giant Steps » de John Coltrane affole les esgourdes.

Le duo Goualch/Agulhon propose un album de qualité qui offre son moment de plaisir un temps. Il est pourtant notable, malgré un travail soigné, que ce disque s'apparente plus à une réunion d'idées qu'à un album à part entière. Certains moments auraient mérité d'être un peu plus exploités et laissent une sensation de frustration. Cela dit, Tikit dégage une telle saveur de complicité artistique entre les deux musiciens que ce désagrément est rapidement oublié
. Aleks Lézy

 

Voici Ma Main

JAZZ HOT

Pierre-Alain GOUALCH (p) a enregistré cet album en trio en novembre 1996. Le pianiste, élève de Tony PETRUCCIANI, est entouré de Christophe LE VAN (b) et Franck AGULHON (dm). Les morceaux oscillent entre standards et compositions personnelles. L'interprétation, sérieuse, se réfère à Kenny BARRON, Tommy FLANAGAN. Il fait apprécier son touché subtil, sa capacité à écouter et dialoguer s'affirme sur "Neuf Mois". Enfin s'il s'inspire d'illustres prédécesseurs, il n'en reste pas moins un homme de son temps, comme en témoigne "Around The Web". Album carte de visite, délicat à souhait, Voici Ma Main, laisse bien augurer de la suite. Michel Maestracci (juillet 1997)

JAZZ MAGAZINE

... le concours de la Défense avait distingué la formation en 95, " Voici Ma Main " est une belle réussite qui fait attendre beaucoup du jeune méridional, ex-protégé de Tony Petrucciani, et de son TRYO. Compositeur intéressant de la plus grande partie du répertoire et instrumentiste doté de moyens impressionnants, particulièrement dans le jeu percussif qu’il affectionne dans le sillage de Monk ou Tyner, Goualch est épaulé par une excellente rythmique, soudée et à l’écoute, dynamique et souple, et c’est l’évolution de ce trio d’une verdeur et d’un dynamisme réjouissants tout autant que celle de son leader qui promet d’être passionnante à suivre. Thierry QUENUM

JAZZMAN

"... Un nouveau trio piano-basse-batterie, donc, dans un paysage déjà chargé. Mais la musique est de qualité, et la première impression, à l’écoute, est totalement positive. Le pianiste ne manque pas de moyens, la rythmique a du talent, les trois savent tirer parti d’un répertoire original : les atouts sont là..."    Arnaud MERLIN  ( Mars 97)

BATMAG

... Il s'agit d'un trio piano de formation classique mais qui navigue dans toutes les sphères de la nébuleuse jazz acoustique, avec en trait d'union enthousiasme et liberté. Agulhon est souvent exubérant mais sans jamais donner l'impression de tirer la couverture à lui. Et ces deux amis sont loin d'être timides. Comme j'aime à le rappeler, on se demande parfois en écoutant de tels groupes ce que certains américains ont de plus, à part un contrat avec une multinationale et une attachée de presse. Faites-moi confiance, c'est du tout bon.  F. B  ( Octobre 97)

 

Honky Monk Woman

JAZZ HOT

Retour au pays du jeune et brillant Pierre-Alain Goualch (p) à la tête d'un Trio composé de Diego Imbert (b) efficace et Franck Agulhon (dm) excellent. Ce trio accompagnait la chanteuse Valérie GRASCHAIRE sur des thèmes de Monk, dont elle a écrit les paroles en anglais et en français.

C'est une chanteuse pleine de délicatesse, avec une voix bien timbrée, puissante sur toute la tessiture. Grande émotion sur "Monk's Mood" qu'elle cisèle. Un beau "Crepuscule with Nellie"en duo avec la basse et un enchanteur "Round about Midnight" en duo avec le pianiste. Goualch a su ne pas imiter Monk mais se l'approprier, l'interpréter, en y apportant sa propre harmonisation. Serge Baudot (Octobre 2001)

JAZZMAN

... une bonne surprise : Valérie chante juste, et sa voix possède de nombreux atouts, y compris sur le plan du timbre... Ce disque consacré au répertoire de Thelonious Monk , ne manque d'ailleurs pas d'esprit. Le "Round Midnight" introductif passe bien la rampe tout comme "Well you needn't", un peu plus loin ou le pianiste fait feu de tout bois. Arnaud Merlin (juin 2001)

JAZZ MAGAZINE

Accompagné par le seul Pierre-Alain Goualch qui se garde avec bonheur de toute imitation de son modèle, Valérie Graschaire explore avec sensibilité les classiques "Round Midnight", "Monk's Dream". Jacques Aboucaya (juillet/août 2001)

EST REPUBLICAIN

« "...Un concert qui démarre a capella sur Monk's Mood, ou Bemsha Swing devient une perle d'humour (pour lequel Valérie a écrit les paroles en français)  et où Rhythm A Ning  apparaît sous une toute nouvelle lumière. On savait que Monk était l’un des grands compositeurs de ce siècle, on saura maintenant que ce duo vient de poser une empreinte importante dans un univers à part… " Vincent Oudot (avril 2001)